La médecine de l’enfance traverse une crise profonde : manque de pédiatres, saturation des services d’urgences, difficultés d’accès aux soins spécialisés, retards de diagnostic. Or, cette crise dépasse le seul cadre médical : elle questionne notre capacité collective à protéger les plus vulnérables, alors que l’enfant devrait être au cœur des priorités de santé publique. Les familles, souvent démunies, se heurtent à des délais d’attente inacceptables, tandis que les professionnels, épuisés, peinent à répondre à une demande croissante. La tension entre l’intérêt individuel — chaque enfant a droit à une prise en charge rapide et de qualité — et l’intérêt collectif — gérer des ressources rares dans un contexte budgétaire contraint — apparaît ici avec force. À l’échelle européenne, si les modèles diffèrent, le constat est largement partagé : la pédiatrie et la pédopsychiatrie sont des secteurs fragilisés, révélateurs des déséquilibres de nos systèmes de santé.