Karsten LEHMKUHLER

Professeur de théologie systématique/éthique à l'Université de Strasbourg

Biographie

Karsten Lehmkühler, né en 1963 en Allemagne, a fait des études de théologie protestante à Bâle, Erlangen et Strasbourg. Il était boursier de la Studienstiftung des deutschen Volkes et assistant scientifique à l'université d'Erlangen où il a soutenu ses thèses de doctorat et d'habilitation. Depuis 2004, il est professeur de théologie protestante à l'université de Strasbourg.

Lehmkühler est membre de l'Équipe d'accueil 4378 « Théologie protestante » au sein de laquelle il a dirigé un groupe de recherche sur des questions de bioéthique. Pendant dix ans (2005-2015), il était membre du « Comité Consultatif de Protection des Personnes dans la Recherche Biomédicale » (CCP Est IV).

Depuis 2011, il intervient régulièrement dans le cadre du « Forum Européen de Bioéthique » à Strasbourg. Enraciné dans la théologie francophone et allemande, il est membre de la Wissenschaftliche Gesellschaft für Theologie, de la Internationale Bonhoeffer-Gesellschaft, et de l'Association de théologiens pour l'étude de la morale » (ATEM). Les recherches de Lehmkühler concernent, entre autre, des questions de bioéthique, la théologie de Dietrich Bonhoeffer et la théologie comparée des religions.

Bibliographie

Karsten Lehmkühler, Marc Vial (éd.), L’interruption médicale de grossesse. Questions d’éthique et d’accompagnement, Lyon, Olivétan, 2014.
Marc Feix, Karsten Lehmkühler (éd.), Homme perfectible, homme augmenté ?, Revue d’éthique et de théologie morale, Hors-Série No 286, Paris, Cerf, 2015.
Jean-Gustave Hentz, Karsten Lehmkühler (éd.), Accompagnement spirituel des personnes en fin de vie. Témoignages et réflexions, Genève, Labor et Fides, 2015 (Pratiques 31).
« Le suicide dans l’histoire de la théologie : d’Augustin à Bonhoeffer », in : Etudes sur la mort. Revue de la Société de Thanatologie 150, 2017, p. 63-78.
« Droit de l’enfant? Droit à l’Enfant? Réflexions éthiques à propos de la gestation pour autrui », in : Frédéric Rognon (dir.), Mon corps et moi. N’ai-je de devoirs qu’envers autrui ?, Strasbourg, PUS, 2017 (Chemins d’éthique), p. 161-174.

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Interventions

Rends-moi mère, autrement j’en mourrais La Genèse, chapitre 30, verset 1

Rachel voyant qu’elle ne donnait pas d’enfant à Jacob en conçu de l’envie et dit: "Rends-moi mère autrement j’en mourrais". Rachel, Sarah… pourquoi, dans le propos divin, le projet de maternité est si difficile ? Le Forum Européen de Bioéthique questionne les grandes religions et les interroge sur les techniques de médecine procréative qui permettent de contourner la stérilité. Sont-elles acceptables? Jusqu’où ? Que penser du clonage reproductif ? Du désir d’enfant à tout prix ? Des dons de gamètes et des embryons ?

Mort avant de naître

Perdre un enfant avant sa naissance… Le deuil d’un enfant non né est le plus difficile des deuils car il concerne un être cher aux parents, mais qui n’est connu de personne. La solitude face au deuil constitue une détresse. Dès lors, on assiste à une montée de demandes de bénédictions, de rituels, de sépultures de l’enfant mort-né ou du fœtus. Voire de son inscription dans le livret de famille. Comment les analyser? Comment les comprendre? Quels sont les besoins et les attentes exprimés? Faut-il les satisfaire ou les tempérer ? Comment les interpréter à l’échelle d’une société ?

Interdit ici, toléré ailleurs Trier les embryons avant de les réimplanter

Si le dépistage prénatal est justifié dans le cas de risques de maladies héréditaires, il est interrogé s’il s’agit de choisir le sexe de l’enfant (dans 80 % des cas en Europe) ou dans la recherche d’une paternité. Encadré ici, légalisé ailleurs…. Certains pays n’hésitent pas à franchir le pas de l’application libérale. Du DPI (diagnostic pré-implantatoire) des pays...

Suis-je un corps ? suis-je mon corps ?

Détaché du corps inerte, la conscience peut néanmoins être active. État paradoxal qui pose la question de la subjectivité à la matérialité du corps, interroge le praticien et la société dans leurs choix. Même les frontières de la mort s’en trouvent reculées

L’âme et la croyance... dans le cerveau ?

Existe-t-il une relation entre l’âme et l’esprit ? Entre l’âme, l’esprit et le corps ? Se situerait-elle dans le cerveau ? Corps et esprit sont deux substances séparées ou deux attributs d’une même substance ? Quels éclairages des neurosciences depuis la fameuse hypothèse de la «glande pinéale» ?

La santé : justice ou charité ?

L’une et l’autre renvoient au devoir d’assurer l’équité entre ceux qui ont la chance d’être en bonne santé et ceux qui ont la malchance de croiser la maladie. Comment la notion de justice a pris le pas sur la notion de charité ? A quelles évolutions renvoient ce glissement ? Quel acte impose-t-il ? La justice, à elle seule, peut-elle assurer la protection de la santé contre la pression du marché?

Médecins objecteurs : au nom de la clause de conscience

La clause de conscience dont dispose le corps médical pour tous les actes peut parfois être en contradiction avec le souhait du patient. Ce qui s’est déjà produit pour l’IVG, la pause du stérilet, la chirurgie esthétique… Comment trancher ce dilemme qui oppose conscience de l’un et désir de l’autre ?

Le normal et le pathologique autour de georges canguilehm

Est-ce que la maladie est une déviation par rapport à la norme ou au contraire, une incapacité à se réadapter à cause de normes trop rigides ?

Vous avez dit technoprophètes ?

Vous avez dit technoprophètes ? Ils nous professent un avenir meilleur grâce au travail de robots qui nous délesteront des tâches lourdes ou ingrates. Ils nous préparent une santé augmentée et nous assurent d’une bien meilleure répartition des richesses et des savoirs. Ils, sont les guides ou les portes voix du transhumanisme, idolâtrés par ci, questionnés par là. Ils sont peut-être les technoprophètes d’aujourd’hui et dans tous les cas, leur discours mérite écoute et questions.

Nous prenons-nous pour Dieu ?

L’Homme est capable de rédiger et d’appliquer ses propres lois, d’agir sur la matière, de décrypter les arcanes de la mécanique naturelle des êtres et des étoiles, de connaître par avance ce que le sort de l’hérédité lui prépare, de lutter contre la nature morbide et mortelle de la vie et même de connaître sa position dans un univers précis et cohérent. Aucune limite ne semble infranchissable pour ce mammifère bipède, insatiable et curieux. Et lorsque la nature des choses lui paraît trop imparfaite, il n’hésite pas un instant à la parfaire pour la rendre plus belle, plus solide ou plus rentable. Si l’Homme semble remplir tout l’espace, quelle place reste vacante pour Dieu, les religions et les croyances ?

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