La pandémie mondiale liée au coronavirus s’est invitée dès la fin de la dernière édition du Forum Européen de Bioéthique, comme pour nous souffler à l’oreille qu’en matière de bioéthique, rien ne se déroule jamais comme prévu. Dans l’adversité, nous avons tous été confrontés à d’innombrables questions éthiques plus épineuses les unes que les autres. Traumatisés, malades, endeuillés, désinformés, surinformés, confinés, angoissés, nous avons vécu et nous vivons encore une période étrange qui nous interroge sur notre humanité.
La bioéthique progresse et se métamorphose au rythme des crises que nous traversons. Certaines questions qui appartenaient hier au champ hypothétique s’invitent désormais au cœur du débat public. Car, au pied du mur, il faut parfois choisir : confier le pouvoir aux scientifiques ? Faire confiance aux décisions qu’on nous impose ? Choisir qui doit être réanimé et qui ne doit pas l’être ? Partager nos données personnelles au nom de la lutte contre l’épidémie ? Vivre dans la peur d’une seconde, d’une troisième ou d’une quatrième vague et finalement cesser d’exister pour ne pas mourir ?